Qu’est-ce qu’une dépression ?

En 2002, j’ai commencé par une grave dépression suite au viol que j’ai subi. J’étais partie début janvier travailler à Montréal au Canada. Arrivée là bas, je me suis réfugiée dans le travail mais je ne mangeais plus et je ne dormais plus. Un mois plus tard, j’étais au bout de mes forces. J’ai dû expliquer au PDG les raisons pour lesquelles je n’allais pas bien du tout. Et il m’a autorisé à prendre mes congés en avance. En effet, je travaillais tellement dur pour oublier qu’il s’est sûrement dit que j’étais un bon élément à conserver. Je suis rentrée en France sans vraiment savoir, et d’une ce qui m’arrivait, et de deux comment j’ai réussi à me rendre à l’aéroport vu mon état.

Au retour chez mes parents, je suis allée chez le médecin de famille qui m’a pris ma tension : j’étais bien au bout de mes forces avec la faible tension que j’avais. Il m’a conseillé de consulter un psychiatre. Un nouveau monde s’ouvrait à moi. Le monde de la psychiatrie.

Pour revenir à la dépression qui est le bas chez les bipolaires, je dirais que les symptômes ont varié au cours de ma maladie. Ainsi les dépressions suivantes ont plus été caractérisées par plus d’envie du tout : plus envie de me lever, plus envie de me doucher, plus envie de prendre soin de moi, plus envie de rire et plus envie de pleurer. PLUS RIEN ! Je suis restée devant la télévision des journées entières à regarder des débilités pendant plusieurs mois. Pendant une dépression, tout est effort, tout est difficulté.

Pour les bipolaires, il ne faut absolument pas prendre d’anti-dépresseurs. Bien entendu, comme je ne fus diagnostiquée que 8 ans plus tard, les psychiatres m’ont prescrit…des anti-dépresseurs : un peu de Prozac, un peu de tout. Mais rien ne marchait car le diagnostic n’était pas le bon.

La famille avait tendance à dire à mes parents : il faut la secouer, la bouger… Énorme erreur : en dépression, nous ne sommes plus capables de bouger. Ce n’est pas qu’on ne veut pas, mais on ne peut pas. En plus, la dépression peut être accompagnée d’idées noires, d’idées suicidaires. On n’imagine toute sorte de scénario qui pourra abréger nos souffrances. En effet, la dépression c’est une puisssante souffrance psychologique.